haven

et c’est étrange comme ça te fait sourire parfois,
tu te revois devant ton écran, les mots qui s’écrivent et qui s’effacent, les lèvres qui s’étirent et les joues qui chauffent. tu te sentais stupide, mais tu te sentais heureux aussi quand le téléphone vibrait et que son nom s’affichait sur l’écran.

est-ce que tu étais le seul à le ressentir ?
à rouler comme un idiot sur ton lit, à réfléchir à tes mots et à attendre ses réponses. vous étiez en train de flirter, non ? ça ne t’était jamais vraiment arrivé, en tout cas pas sérieusement, et en réalité tu ne l’avais même pas vu venir. tu n’avais été amoureux qu’une fois, et ça s’était mal fini. amour à sens unique, tu n’avais jamais eu la chance d’avoir de ces moments-là et de les partager avec quelqu’un

et tu avais gardé tes sentiments enfouis pendant des années,
la douleur dans la poitrine qui grandissait à chaque fois,
et les mots durs que tu eus pour réponse,
au point de regretter de t’être confessé.

alors ren il pensait avoir retenu la leçon, il pensait ne plus tomber dans ce piège infernal. et pourtant quand les prunelles se sont croisées peut-être qu’un nouveau destin s’était écrit.
mais il avait peur.
et même si ça ne se voyait pas nécessairement dans les mots qu’il osait écrire,
le gamin n’avait jamais été aussi effrayé,

des papillons qui dansent dans son ventre.

tu lui avais proposé de venir te voir lors d’une compétition de egame. tu savais qu’il ne s’y connaissait pas tellement, alors tu avais peur que ça ne l’intéresse pas. alors quand ahki avait accepté tu avais relu le message plusieurs fois pour être sûr d'avoir bien compris.

ne pas s’emballer,
ne pas s’emballer,
tu vas te faire du mal.

tu l’avais vu dans les gradins quelques minutes avant que le coup d’envoie soit lancé. tu lui avais souris et fait un signe de la main, avant d’être repris par un de tes coéquipiers curieux de savoir à qui tu donnais autant d’attention dans le public. les minutes qui défilent à une vitesse monstre, la concentration à son comble, et les heures bientôt. ton équipe avait gagné. après les félicitations de l’entraineur vous pouviez enfin sortir. tu avais envoyé un message à ahki en lui demandant de t’attendre à une des entrées du stade pour que vous vous y retrouviez après la compétition.

et il était là.
de dos. tu lui avais attrapé les épaules comme pour lui faire une frayeur avant de lui sourire pour lui faire face. « t’es vraiment venu ! » tu dis comme pour les salutations. « alors ? c’était comment ? » les yeux qui pétillent.

alors, j’étais comment…  

haven

qu’on s’est souvent moqué de ses allures, la curiosité lui glissant les esquisses vers les rayonnements les plus étranges. ahki, l’enfant dissident dans le cosmos rempli d'aventures; il ne fait que déranger dans les récits où les secrets devraient se noyer. précieux des hasards, transformant les murmures en blizzard de sa narration, et l'écriture des messages.
bambin des imaginations,
volant les descriptions,
tonnant dans sa vision et déstabilisant les horizons.
sorcier des pulsants, à la poursuite de ce qu’il ne faudrait apprendre dans les chansons, brisant les illusions. il est malice, ahki. à la définition de cet abjection, les créateurs de vocabulaires l'adorent, l’admirent face à l’absolution de cette terminaison. et au fond, le gamin continue chaque jour à vouloir toucher les étoiles, même celles dont les nuances chantent la condamnation. il ne fait qu’observation, et captation des idylles qu’il visite à sa détermination.
et parfois,
les célestes lui offrent les chemins d’un autre,
gamin qu’il a attaché dans sa folie des blessures et des gourmandises.
étrange, qu’il a été, jusqu’à s’harmoniser de sa passion face que les songes ne comprennent cette corrélation. espiègle ! qu’il s’est amené dans l’esprit, par sa candeur et ses mélodieuses respirations, sans plus jamais en sortir.
œuvre de cupidon ?
ou simple tendresse des illuminations.

il n’en sait rien,
la raison s’est effacée face à cette narration.

les papillons s’envolent dans son excitation, à chaque détail de sa statue scion. tandis que les mômes ont continué les explications, voyageurs de leur poésie à l'appellation des oiseaux pour leur liaison; liés des écrans, numérique traçant leur agréation.

divination des merveilles.

et qu’il avait fini pour faire proposition, possibilité d’éclairer les gloires de sa spécialisation. l’e-game, épreuve dont seul le nom lui vient pour la savoir covariation. piqûre de son application, l’attention portée sur les initiations de cette contrée doit les missions lui sont étrangères; seule dire réputation. alors, il l’avait rejoint, à la navigation du garçon. caractère d’occupation, excuse pour se laisser à retrouver les palpitations. prince de son panthéon ! ren a possédé les sourires habitations, poussant les lèvres à leur détermination de se montrer dans la situation. « oui, évidemment que je suis venu ! je ne pouvais pas te laisser perdre ce match, je me serais senti coupable non plus, en tant qu’ahki sensei…» amusement à l’allusion, chérubin joue du garçon. « j’avoue que c’était plutôt pas mal, je suis loin d’être un expert mais tu m’as captivé. bon joué, monsieur ren. » et les phalanges s’échappent dans sa chevelure, pour faire dévastation. mouvement venu sans explication, mais l’envie a guidé la précipitation. « tu es occupé après ? enfin, je veux dire, tu as quelque chose à faire, maintenant ? ou...je pourrais te prendre avec moi ? » ganglions tremblants, le jeune homme rit nerveusement. peut-être qu’il se trompe, à croire qu’il n’y a pas d’autres illustrations.

haven

amour déchu, amour déçu. il avait prêté son cœur à celui qu’il pensait toujours là pour lui, et il avait eu tort. il y avait dans la poitrine du garçon une plaie béante que le temps ne cicatrisait qu’à moitié,
il y avait tellement de souvenirs,
des perles que la mémoire refusait d’effacer parce qu’elles avaient brillé si fort, pendant si longtemps.

il voulait oublier, ren, il voulait passer à autre chose. il voudrait faire taire ses pensées, faire taire son cœur et le prénom qui campent aux lèvres désabusées. yijun. et les traits sont encore là, la douleur aussi. toujours, toujours, toujours. et combien de temps faudrait-il encore pour s’en remettre ?
un visage, une voix, un nom.
les papillons qui s’emballent.

là-haut dans les gradins,
le sourire aux lèvres et les arcs miroirs, en ciel. la compétiton se termine et tu rejoins ahki qui t’avait attendu. les prunelles enchantées, les orbes envoutés. et sans doute que les échos trahissent ta passion si ce n’est ton excitation à l’idée qu’il soit venu pour toi, et juste pour toi. et tu ris sincèrement en repensant aux mots pianotés il y a quelques jours sur l’écran addictif. tu lui avais fait croire que sans lui tu ne pourrais pas gagner, prêt à tout pour passer un peu plus de temps avec le garçon,
idylle idiote de celui qui n’apprend pas ses leçons.
« tu peux te féliciter du coup, j’ai gagné grâce à toi. » amusé, plaisantin.

comment est-ce que j’étais ?
est-ce que j’ai bien joué ?
est-ce que tes yeux ne m’ont pas quitté de ces minutes défilantes, de ces étoiles qui scintillent quand moi aussi je pensais à toi là-haut,
tout là-haut dans les gradins.
« c’est cool pour une première fois si t’as trouvé ça pas mal ! » tu réponds du tac au tac avant ses mots suivants, et les lèvres qui s’étirent suspendus à la joie qui réchauffe. « je suis content, j’espère que je te captiverais toujours autant les prochaines fois. » parce qu’il y en aurait, pas vrai ?
toi tu voulais qu’il y en ait,
beaucoup,
des prochaines fois.
jusqu’à ce qu’il connaisse les règles du jeu par cœur.
mais que jamais il ne s’en lasse.
(et de toi non plus)

« tu pourrais, ouais. » les iris captives, sourire au coin, tu passes une main dans tes cheveux, les remets correctement derrière ton oreille. « j’ai rien de prévu, à part passer du temps avec toi. » et tu joues légèrement. « alors ? où est-ce que tu m’emmènes ? » tu demandes, enjoué. tu lui avais fait découvrir une partie de toi, ta passion, ton passe-temps,
et toi aussi tu voulais en apprendre plus sur ahki.
« je te suis, ajusshi !! » tu piques, en riant. jouant de la différence pourtant minime entre vos deux âges. et tu passes un bras autour de ses épaules.

haven

ahki, enfantin aux comptines si joyeuses de leur existence. môme aux allures glorieuses, et aux rythmes sans finalité. ses papyrus récits ne se terminent jamais d’écrire, toujours remplis de milles et unes aventures dont il ressort encore plus fier qu’avant cette dernière. addiction, aux choses qu’il ne devrait pas. il ne connaît pas les limites, sa raison possède une curiosité sans faille qui démange les séjours de son ignorance jusqu’à qu’il en devienne maître de perfection. et, il l’avait grandement intrigué, ren. rayonnement divin au nuance d’une créature faite de chair et de sang. à croire qu’une poésie avait été composée pour ses saveurs, ahki devenant admirateur de ses épopées avec la plus belle envie d’encore plus en découvrir ; sur ce qu’il fait, sur lui. [ mais comment cela est-il possible, serait-il ensorcelé ? mystère à la volonté de se résoudre, ou de s’y laisser ]. puisqu’il n’avait pas l’habitude de ses pulsations, si différentes des siennes, qu’il peut ressentir face à ses précieuses amitiés ou ses aînés de fratrie.
ô, à se grandir dans les sagesses des premières jeunesses.

« mmh, je compte sur toi pour cela. tu avais plutôt bien réussi aujourd’hui, je ne t’avais presque pas quitté des yeux. » innocent, qu’il en rit doucement tandis qu’il détourne le regard durant quelques instants, ne comprenant guère ses mots et son action. ahki, il n’arrive jamais à couvrir ses sentiments, tout veut sortir et ne lui laisse pas le choix de se laisser à ce désir. réussite, euphorie qui le gagne lentement dans ses écarlates musicalités. le garçon ne peut s’empêcher de sourire face à ses remarques, programmation qu’il n’aurait pas pu mieux vouloir. et qu’il souhaite l’amener en voyage ; dans ses mirages dont il connaît le secret. « je ne te le dis pas, fais moi confiance et tu verras. » à l’évasion des soyeux, l’épiderme se tissent en parcours des siennes, capturant sa présence à ses côtés,
que tu ne t’enfuis pas loin de lui.
« ajusshi, vraiment ? j’avais prévu quelque chose de spécial mais je crois que ce n’est plus de ton âge finalement… » qu’il s’amuse à sortir, la tête haute pour bien se montrer face à lui. « par là, ça sera plus rapide. » temporel qu’il a toujours détesté, mais qu’il voudrait bien perdre pour lui.